samedi 4 avril 2009

Charlotte Tassé 1893-1974

Charlotte Tassé, née à Henryville le 2 mai 1893, est issue d’une famille tournée vers le milieu médical : son grand -père paternel et un de ses cinq frères sont médecins et ses trois sœurs sont infirmières. Après des études en soins infirmiers et des cours de perfectionnement, elle entre au Sanatorium Prévost en 1919. Elle y fait sa marque, d’abord comme infirmière, puis comme directrice de l’établissement, secondée par Bernadette Lépine. Avec le concours de sa sœur Rachel, elle s’implique également dans le développement et la valorisation de la profession d’infirmière.



Photographie: Charlotte Tassé, présidente du conseil d’administration du Sanatorium Prévost - vers 1947



Charlotte Tassé à l'âge de 25 ans
Vers 1918
Photographes : Dupras et Colas

Diplôme de l’Association des infirmières diplômées de la province de Québec décerné à Charlotte Tassé - 1er novembre 1925



Famille Tassé à Henryville - Été 1915


De g. à d., debout : Jean, Romulus, Alain, Maurice, madame Tassé (Ernestine Lafond), Léo et Rachel. Assis : Éveline (Lacoste), Charlotte, monsieur Tassé (Charles -Eugène), Adrienne et Liliane.



Maison paternelle à Henryville

Institut-Albert-Prévost



Le Sanatorium Prévost ouvre ses portes le 27 juillet 1919 dans une vaste résidence de Cartierville. Pour s’aider dans sa tâche, le neurologue Albert Prévost s’adjoint une garde-malade, Charlotte Tassé. Après la mort accidentelle du Dr Prévost en 1926, les médecins et Charlotte Tassé poursuivent tant bien que mal l’œuvre du fondateur. En 1945, la situation financière du Sanatorium est des plus précaires. Devant la menace d’une fermeture, Charlotte Tassé fait, avec Bernadette Lépine, l’acquisition du Sanatorium. Elles en deviennent l’âme dirigeante, assistées d’un conseil d’administration composé uniquement de femmes. Dès lors, les deux femmes travaillent sans relâche au développement du Sanatorium afin de le voir devenir un grand centre neuropsychiatrique. Grâce à leur détermination, elles obtiennent des gouvernements provincial et fédéral des subventions pour agrandir et équiper le Sanatorium Prévost qui devient l’Institut Albert-Prévost en 1955. Elles orientent de plus en plus l’institution vers l’enseignement reconnu par la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Pour répondre aux besoins de l’enseignement et de la recherche, les infirmières Tassé et Lépine font appel à une équipe de jeunes psychiatres dont fait partie le Dr Camille Laurin. En 1962, un conflit éclate entre les psychiatres et l’administration de l’Institut présidée par garde Charlotte Tassé, accusée d’ingérence dans les soins prescrits aux patients. Une commission d’enquête donne raison aux médecins. Charlotte Tassé et Bernadette Lépine, respectivement directrice et directrice adjointe, démissionnent de leurs postes, mais demeurent membres de la corporation et du conseil d’administration de l’Institut. En 1973, un an avant le décès de Charlotte Tassé, l’Institut Albert-Prévost est rattaché à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

La formation des infirmières a toujours été une grande préoccupation pour Charlotte Tassé. Dès 1919, elle crée une école d’infirmières qu’elle dirige jusqu’à sa fermeture en 1947. Elle fonde également, avec sa sœur Rachel, la revue La Garde-Malade Canadienne-Française (1927-1956), qui devient Les cahiers du nursing canadien (1957-1963) puis Les cahiers du nursing (1963-1973). De plus, avec sa collaboratrice Bernadette Lépine, Charlotte Tassé s’implique dans divers congrès internationaux. Sa grande réussite demeure toutefois la création, en 1950, de la première école de gardes-malades auxiliaires de la province de Québec, ce qui lui vaut d’être nommée, en 1952, présidente de la Commission des gardes-malades auxiliaires. Son désir d’améliorer les connaissances médicales des infirmières ne s’arrête pas là. En octobre 1953, elle met sur pied un cours de perfectionnement en nursing psychiatrique pour les infirmières professionnelles. Elle fait également venir des États-Unis et d’Europe de grands conférenciers en psychiatrie. Son implication dans le domaine de la santé mentale lui vaut d’être décorée par l’Association d’hygiène mentale du Canada en mai 1955.



Rachel Tassé à l'âge de 21 ans (1920)
Photographe : Rice Studio

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Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Fonds Charlotte Tassé
http://www.banq.qc.ca/histoire_quebec/parcours_thematiques/CharlotteTasse/Autour/act_serie01.jsp

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