jeudi 7 août 2008

La révolte des Patriotes (1837)

Parmi les résidants de Saint-Georges d’Henryville impliqués dans les révoltes populaires seuls les deux individus suivants furent emprisonnés pour acte de rébellion bien que d’autres citoyens s’impliquèrent dans cet épisode historique:

Monsieur Pierre Grenier, marchand de porc âgé de 32 ans de St Georges d’Henryville fut emprisonné le 10 décembre 1837 en la Prison du Pied-du-Courant.

Monsieur Joseph Gariépy, fils de Joseph Gariépy et de Marie-Louise Baril de Saint-Anne-de-la-Pérade, marchand prospère de Saint-Georges d’Henryville, âgé de 50 ans, fut impliqué dans le mouvement patriote. Le 24 janvier 1836, il préside une assemblée du mouvement patriote à Saint-Denis-sur-Richelieu, puis le 02 février 1836, il est nommé capitaine. Il sera à son tour emprisonné le 31 décembre 1837 en la Prison du Pied-du-Courant et ce, suite à plusieurs dépositions écrites contre lui écrites par : William Morrison (Sabrevois / 1837-12-06), John Sherbert (Sabrevois / 1837-12-17), Luke Holmes (Sabrevois / 1837-12-27) et Joseph Bowen (Sabrevois / 1837-12-28). À la suite de ces dépositions, une saisie fut exécutée à son magasin le 30 décembre 1837. Une liste des effets saisis est acheminée le même jour à Charles Ogden, procureur général. Il fut aussitôt arrêté puis emprisonné dans l’attente d’une mise en examen qui n’aura lieu que le 27 mars 1838.

Dans l’intervalle, son épouse, Adélaïde Bureau, écrit une déposition des détails de la saisie puis, diverses personnes déposent des affidavits en faveur de Joseph Gariépy : Frédéric Picard et Laurent Ruel (Henryville / 1838-01-05), Jean Chabot et Luc Hébert (Saint-Jean-L’Évangéliste / 1838-01-10), Christophe Tétreau (1838-01-16) et James McGillivray, juge de paix de Sabrevois (1838-01-17).[1]

Fait à remarquer, ce Joseph Gariépy est le donateur (en 1854) du terrain sur lequel le couvent de Saint-Georges fut construit.
[1] Source : glaporte@cvm.qc.ca

Un épisode peu connu de la fuite de Papineau

«Après la bataille de Saint-Denis, Papineau se retira sur Saint-Hyacinthe et, de là, vint rejoindre à Marieville un ami et chaud partisan, Étienne Poulin. Il s'agissait de gagner bien vite la frontière des États-Unis, mais en traversant une zone étroitement surveillées par les troupes casernées à Saint-Jean. Poulin proposa de conduire Papineau chez un homme sûr et connaissant parfaitement la région alors boisée et marécageuse ou se trouve aujourd'hui la municipalité de Venise-en-Québec. Il serait facile par cette voie de s'échapper vers Swanton. Chez Luc Fortin, cultivateur aisé et capitaine de milice d'Henryville.

Arrivés sur place, Poulin et Papineau retrouve Médard Lamoureux et David Lanoue qui conduise Papineau chez Fortin vers minuit le (?) novembre. Ne voulant pas assumer une telle responsabilité, Fortin commande à son engagé, Germain Chouinard, de conduire le tribun et O’Callaghan qui l’accompagne jusqu'à Swanton. Médard Lamoureux amena Papineau dans sa maison le temps d'organiser la fuite avec le concours de son frère Julien Lamoureux, de David Lanoue et de Germain Chouinard, ainsi que d'un autre voisin, Béloni Campbell. Il fallait avant le jour gagner les bois épais et marécageux qui bordent la Baie Missisquoi; on serait là en parfaite sécurité. Nul n'en connaissait mieux les sentiers que ces chasseurs aguerris. Chouinard conduit d'abord Papineau et O'Callaghan en voiture jusqu'à la baie. Le reste du trajet se fit à pieds. Les deux fugitifs purent ainsi atteindre la frontière.Chouinard fut pourtant arrêté à son retour et interrogé par une patrouille.

L'affaire s'ébruita au bout de quelques jours, si bien la maison du capitaine Fortin fut fouillée. Prévenu à temps par le colonel James McGillivray, officier à Saint-Jean et ami de Fortin, il pu s'enfuir avant l'arrivée de l'armée. Pendant trois mois il demeura caché chez le curé Perreault d'Henryville. Bientôt arrêté, Fortin est traduit devant un conseil militaire. Fortin feint l'ignorance : Il ne s'était pas personnellement occupé de l'étranger, on lui demandait sa voiture, il l'avait prêté. Après le procès il fut confiné à demeure.» (SOURCE : J. D. Brosseau, St-Georges d'Henryville et la seigneurie de Noyan. La Cie d'imprimerie de Saint-Hyacinthe, 1913: 129-133)

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