François, né du mariage de Jean-François Lafond et de Flavie Monbleau, célébré le 2 août 1831, à St-Valentin. Il vint au monde sur la ferme de ses parents, dans la même paroisse, le 7 février 1832. Grâce à la volonté de sa mère de faire instruire ses enfants, François fréquenta l'école et acquit assez d'instruction dans sa jeunesse pour devenir lui-même instituteur, une fois parvenu à l'âge adulte. Il eut une vie bien remplie, éleva une nombreuse famille, pour laquelle il fut un père modèle.
En 1855, François Lafond quitta son village natal pour venir occuper à Henryville, paroisse qui commençait à prendre de l'expansion à l'est du Richelieu, le poste d'instituteur à l'école mixte du village. La même année, il épousait Edesse Darche, une jeune fille du même endroit qui appartenait à une famille de plusieurs enfants dont le père, François-Xavier Darche, et la mère, Charlotte Demers, étaient morts tous deux à quelques Jours d'intervalle, en 1849 durant une épidémie de choléra qui fit de nombreuses victimes dans la région.
François Lafond inculqua son savoir aux enfants d'Henryville pendant quelques années, puis céda son poste à son demi-frère Édouard Lafond, fils de Céleste Patenaude, la première épouse de Jean-François VI. Il se porta ensuite acquéreur d'une ferme à l'orée du village et se mit à élever sa famille, tout en cultivant la terre. Il s'occupa aussi des affaires municipales et, en raison de son instruction, comme de son bon jugement et de l'estime dans laquelle le tenaient ses concitoyens, il fut, à plusieurs reprises, élu maire de sa paroisse.
Ainsi, à compter de 1883, il remplit les fonctions de premier magistrat de sa municipalité durant sept années consécutives. Son dernier stage comme maire dura de 1893 à 1895. Il fut, de plus, toujours actif en politique, tant au fédéral qu'au provincial. C'était un ardent libéral, un "rouge" à l'ancienne façon, pour qui les "bleus" n'étaient presque pas des êtres humains. Il était connu personnellement et très estimé de Sir Wilfrid Laurier, avec qui il eut même de la correspondance.
François Lafond ne fut jamais un cultivateur bien féru de son métier. Il négligea peu à peu les travaux de la terre, pour se consacrer à des occupations plus lucratives. Il devint maître de poste du village d'Henryville et, comme les banques étaient rares à l'époque,il se fit prêteur d'argent pour la commodité des gens de sa région. Pendant de nombreuses années, il réussit très bien dans ce genre d'affaires et s'acquit même une réputation de probité qui s'étendait au-delà des limites du comté. Mais quand vint la vieillesse, il semble qu'il perdit graduellement le contrôle de sa situation financière, empruntant plus qu'il ne prêtait et laissant ainsi, quasi inconsciemment, s'effriter ses ressources. On peut imaginer quel coup de foudre se produisit à Henryville, lorsque le 10 juin 1905 la population apprit que "le père François Lafond" venait de faire cession de ses biens. Il avait 75 ans et avait vécu dans la paroisse durant plus d'un demi-siècle. Il abandonnait à ses créanciers tout son avoir, qui constituait un actif valant une soixantaine de mille dollars, tandis que le passif s'élevait à $140,000. Ce fut une débâcle dont le vieillard ne se releva évidemment pas, vu son âge avancé. Et les deux vieux, François et Edesse, qui avaient vécu dans l'aisance, dans le luxe même pour le temps, et qui avaient toujours été l'objet de la considération de tout le monde, se trouvèrent complètement démunis et quasi ostracisés à la suite de cette faillite. Ils durent ensuite vivre dans un dénuement relatif, aux crochets de leurs enfants.
François Lafond mourut à Henryville, le 25 juin 1912, chez sa fille Ernestine Tassé. Il avait 80 ans. Son épouse Edesse lui survécut dix années, décédant elle aussi chez les Tassé, le 23 décembre 1922, à l'âge de 86 ans. Les 17 ans écoulés depuis la catastrophe de 1905 n'avaient été pour elle qu'un long calvaire. Ils furent tous deux inhumés dans le cimetière de cette paroisse.
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